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3e-Ecoute-t-on de la musique savante aujourd’hui ?

(Comment écouter la musique savante en concert ?)

Musique savante (pas ancienne !): musique plus complexe, qui demande un savoir pour la comprendre (il faut l’étudier pour l’apprécier)

Musique populaire (pas seulement d’aujourd’hui !) : musique plus simple, facile à retenir, qui se répète, composée pour le peuple.

Exemple 2021 : « Savez-vous planter les choux…. » comptine trés POPULAIRE reprise par Black M et Gims.

2e exemple, juin 2021 : Soso Maness – Petrouchka (Clip officiel) ft. PLK 

Origines : Petrouchka = comptine russe + sur l’air de Kalinka

Problème des paroles qui font l’apologie de la drogue (+alcool et  armes) :

« Dans la zone, on vend la drogue, ça fait TP, ça crie « akha »
Et dans l’hall, j’suis sous pi’, j’suis sous teh, sers la vodka
RS3, quatre cagoules, un traceur, charge le AK
Sac Chanel, elle m’donne le go, ma gadji c’est Petrouchka… »

Mise en place de la séquence :

1- Groupe de 3 élèves (type oral de DNB) avec des compétences complémentaires :

2- Agenda :   préparer un exposé de  type oral DNB (sujet d’Histoir des arts)  : avec un PLAN, des photos, des vidéos avec du son, dans un DIAPORAMA (sur l’ENT et sur plusieurs clés USB)

– consulter les doc. : oral_2020_fiche d’évaluation+ORAL DNB : documents pour les élèves(ENT Mme Lemonnier)

– Ziksévigné : écouter les œuvres

PRODUIRE une chanson populaire : choix libre, groupe libre (à chanter SANS LE CHANTEUR!!!)

– Pronote : QCM à faire

3- Présentation d’une audition  : faire écouter des extraits dans l’exposé !!!

  • INTRODUCTION : présenter votre sujet et l’organisation de votre discours, le PLAN
  • DÉVELOPPEMENT = PLAN
    • a- le compositeur (rapide, l’essentiel!)
    • b- l’œuvre à étudier : expliquer le NOM de l’oeuvre, et sa forme (sa structure) = son organisation
    • c- en quoi cette musique est de son époque ? (Classique, Romantique, Moderne, Contemporaine).
    • ATTENTION : utiliser le vocabulaire fourni en bas de cette page !!!
  • CONCLUSION : redire en résumé + impressions personnelles

Opération « Des coulisses au spectacle »

Préparation de la répétition générale de l’ Orchestre de Caen

2024/25 : répétition générale mardi 11 mars 2025 à 11h

Concert d’ouverture du « Festival Aspects des Musiques d’Aujourd’hui »

PROGRAMME du concert :

A- Zad Moultaka (né en 1967), Epoque Contemporaine (de 1950 à aujourd’hui)

1- Requiem for a Resurrection (création – commande du festival Aspects 2025)
2- Baal  – 2015

B- Johannes Brahms (1833-1897), Epoque Romantique au XIXe siècle
Symphonie n°3 en fa majeur, opus 90 

Présentation du concert : , direction

, mezzo-soprano https://www.fionamcgown.com/

 

Zad Moultaka : biogaphie https://zadmoultaka.com/biography/

Venant du théâtre, grand pianiste puis compositeur et plasticien (frappé par la lumière de l’or qui ressort dans la nuit*), marqué par le rituel de la mort, métissage de culture entre le Liban (Orient) et la France

* «Oro Tenebris» l’offrande de lumière de Zad Moultaka : en 2016, il se trouvait à Venise face à la Basilique Saint-Marc et se questionnait sur tant de richesse, tant d’éléments dorés. La nuit alors est tombée, et l’or s’est révélé dans les ténèbres, les mosaïques dorées se sont illuminées d’elles-mêmes. C’était comme « un soleil de minuit ». Ce travail a été enrichi par une visite à l’Académie, un jour où il y avait un orage, « on ne voyait plus les tableaux tellement il faisait noir dehors, la seule chose qui restait était l’or avec les auréoles des saints, ça m’a beaucoup nourri ».

Farouchement contemporain tout en demeurant puissamment archaïque, maniant la main et l’ordinateur avec la même dextérité, tout l’œuvre de Zad Moultaka pourrait tenir dans une seule et même tentative : « Lier deux rives avec une voix » (Wadih Saadeh). Moultaka cherche à relier les ombres du passé avec les échos du présent et à défendre l’humanité contre sa propre autodestruction. La plainte qui jaillit de cet écartèlement – lié à ses origines partagées entre le Liban et la France – s’agrandit en cri, chuchotement ou glissement de planètes pour devenir matière à musique comme à peinture, sculpture, photographie ou installation : diriger l’espace, c’est diriger le temps

De l’ombre, vers la lumière. Du passé vers le futur. (Peinture contemporaine s’inspirant de la Préhistoire !). Empreintes de mains inspirées de l’art rupestre 

Galerie 2.JPG

https://www.youtube.com/channel/UCiUhGZyD8ZJ6UcpIJhWQIMQ

https://www.radiofrance.fr/francemusique/podcasts/le-concert-du-soir/les-archives-de-zad-moultaka-2539319

 

A- Audition 1 : Requiem for a Resurrection de Zad Moultaka (création ! ) , Epoque Contemporaine (de 1950 à aujourd’hui)

ARTS VISUELS :

une image de sa dernière demeure : une chambre gigantesque, aux murs, plafond et au sol entièrement recouverts de feuilles d’or. est absent dans cet environnement arachnéen; seuls un cénotaphe et cinq cristaux indiquent l’endroit où son corps était étendu.

03:40 Requiem For The Lost Paradise.  18:30 A Funeral March For The First Cosmonaut

1ères impressions : c’est bizarre = ATONALE = sonne faux = c’est dissonant.  !

C’est confus : pas de FORME, de structure apparente.

A FAIRE ENTENDRE: un orchestre d’enceintes (3’40 acousmonium), des cloches (3’40 et 6’58), des « coups »(4.48 et 10’04), des rythmes répétés (4’48 et 8’12), un soliste (5’23 et 10’04), un choeur (8’12 et 12’34), et des sons éléctroniques (15’58)

Parler de :  la Forme du morceau, du travail sur les Timbres, des « entrées successives » sans thème. (voir Conclusion : lexique). 

FORME : écriture progressive, « ça monte » de l’ombre à la mumière (crescendo orchestral), pas de parties claires qui sont reprise. Morceau en constante évolution.

« Plusieurs soli, des tutti augmentés par la dimension électroacoustique, des pièces instrumentées ou a cappella… Poèmes maya, arabe, texte alchimique du XVIe siècle en plusieurs langues méditerranéennes (français, italien, arabe, espagnol) et les chants transportent de la solennité à l’étrangeté. Fascination orientale du compositeur franco-libanais pour le rite, pour l’exploration des frontières entre sacré et profane »

Le Requiem pour un Nouveau Monde s’inspire du Requiem Canticles de  Stravinsky : oeuvre courte, austère et sombre, inspirée de la messe des morts dont elle reprend quelques textes,  pour douze voix et électronique. Peu à peu la musique vivante prend corps et porte l’auditeur de l’ombre vers la lumière. 50  ans plus tard, dans l’immense et sombre nef de l’église, Zad Moultaka confie au chef Roland Hayrabedian le soin de diriger le requiem en réduisant l’orchestre à un fantomatique acousmonium de haut-parleurs. En hommage à Stravinsky , le compositeur franco-libanais compose un Requiem for a New World  écrit par Etel Adnan. “Quand, en juillet 1969, Neil Armstrong a marché sur la lune, il a inauguré la préhistoire du cosmos, prétend la poétesse de 96 ans. La Terre est la mère que nous avons laissée derrière nous, dans sa misère, sa pollution, ainsi que ses souvenirs de gloire.”

Son livret, initialement intitulé Requiem for the Lost Paradise, ignore la messe de requiem catholique pour imaginer, à la manière du film Interstellar, un ange astronaute venu au secours d’une humanité expirant sur une Terre pourrissante, afin de l’entraîner vers le vert paradis d’une autre planète.  Moultaka fait retomber l’astronaute vers la Terre, sous une pluie d’or et d’électrons qui submerge l’église. “Nous allons vers quelque chose qui n’existe pas, ajoute la prophétesse. Le voyage est infini. Le passager ne l’est pas.” Sublimant la mort de Gagarine à 34 ans dans un accident d’avion – vraisemblablement dû à un ballon météorologique (et non à un enlèvement par des extraterrestres) –, Etel avait écrit une Funeral March for the First Astronaut en 1968, faisant de la chute interminable du premier homme dans l’espace une métaphore des crashs de l’humanité : “Tu cherchais à travers les mains de l’arbre aux singes ce pipeline vers le ciel.” De pétaradante, la musique de Moultaka se fait stellaire, intemporelle et messiaenique sur ces litanies solaires, errant avec la voix cristalline du contre-ténor Raffaele Pe dans les limbes, à la manière des clochettes d’airain des cantiques d’éternité de Stravinsky. Tous ceux qui tombent seront-ils relevés ?

 

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A- Audition 2 :Baal de Zad Moultaka 2015 (Baal= dieu du tonnerre)

Première : 31 juillet 2015 à Baalbeck, Liban par l’Orchestre Philharmonique Libanais

BAAL : FORME en 4 parties comme une symphonie classique

I. Les dieux ont dansé puis décidé de mourir
II. Par ici la pluie n’est faite ni d’eau ni d’anges
III. le soleil a tourné autour de ma tête
IV. Même habillées de noir nos fêtes sont festives

Le titre de chaque mouvement est emprunté à un poème inédit d’Etel Adnan.

A la fin de l’œuvre les musiciens se lèvent et scandent  les mots  Ana Baal uluka laka shaab kom ded khumul lazin hékém, qui incitent le peuple à se redresser.

effectif :
1 flûtes piccolo,
2 flûtes,
2 hautbois,
2 clarinettes en sib, 2 bassons, 4 cors en fa,
2 trompettes en sib, 1 trombone alto,
1 trombone ténor , 1 trombone basse, 1 tuba,
3 percussions,
1 harpe
,12 violons I,
 10 violons II,
8 altos, 
8 violoncelles,
 5 contrebasses

percussions
toms, tams GPM, glockenspiel, 2e glockenspiel (ou glock clavier ou célesta), grosse caisse, vibraphone, timbales, gongs, crotales, cymbales suspendues grave et moyenne, timbales, caisse claire, cymbales chinoises

8’40 : Nepsis

1ères impressions : ATONALE= sonne faux = c’est dissonant. (voir Conclusion : lexique). Jeu de COULEURS SONORES = TIMBRES (ex : casseroles  9’04 !)

C’est confus : pas de FORME, de structure apparente.

A FAIRE ENTENDRE: FORME de différentes PARTIES qui évoluent (crescendo, accelerando, glissando, pizzicato….)

8’46 :  1ère PARTIE = orchestre FAUX + percussion (donne des « coups ») + choeur (parle-chante)

10’11 : 2e PARTIE rythmique répété = piano tapé ! + choeur et orchestre

10’39 : 3e PARTIE = confusion ORGANISEE de l’orchestre

11’20 : 4e PARTIE = GONG + choeur qui chuchote et tape du pied

14’08 : 5e PARTIE = ORIENTALE (origine du LIBAN). Choeur + derbouka + violon « arabe »

16’03 : reprise 2e PARTIE rythmique = FORME  du morceau (écriture progressive)

17’40 : decrescendo = fin du morceau

Parler de :  la Forme du morceau, du travail sur les Timbres, des PARTIES évolutives, sans thème. (voir Conclusion : lexique). 

L’histoire de Baalbek remonte au moins à la fin du IIIe millénaire av. J.-C. Baalbek était une ville phénicienne florissante où était célébré le culte de Baal chez les Phéniciens et les Cananéens. Cette divinité orientale, dieu de la foudre (lumière) =Zeus ou Jupiter, qui donnait aussi des pluies bienfaisantes était le dieu le plus populaire en Phénicie.

Baalbek — Wikipédia

 

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B- Audition 3 : Symphonie n°3 en fa majeur, opus 90  de Johannes Brahms (1833-1897), Epoque Romantique au XIXe siècle

La moins jouée des quatre, et pourtant la plus célèbre : la Troisième Symphonie de Brahms est  souvent citée pour son troisième mouvement, ainsi dans le film d’Anatole Litvak  Aimez-vous Brahms …, inspiré du roman éponyme de Françoise Sagan.

La série Les Clés du classique nous fait découvrir les grandes œuvres du répertoire musical.

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Les extraits de la Symphonie n° 3 de Johannes Brahms sont interprétés par la Staatskapelle Berlin, sous la direction de Daniel Barenboim. Ce concert a été enregistré à la Philharmonie de Paris, le dimanche 3 novembre 2019.

Retrouvez l’intégralité du concert sur Philharmonie à la demande.


Lien vers  Johannes Brahms : biographie

Johannes Brahms : la Symphonie n° 3​​​​​

En 1870, Johannes Brahms déclare qu’il ne composera jamais de symphonie. « Tu n’as pas la moindre idée de ce que c’est qu’entendre continuellement derrière soi les pas d’un géant ! » dit-il au chef d’orchestre Hermann Levi. Brahms fait référence à son aîné, Ludwig van Beethoven. Il rêve pourtant d’écrire une symphonie, mais pas facile de passer derrière ses prédécesseurs et leurs chefs-d’œuvre. Ce n’est donc que tardivement que Brahms se lance dans l’aventure symphonique.

Il a déjà la quarantaine quand il crée sa Première Symphonie, en 1876, après 20 ans de gestation (l’œuvre a été entreprise en 1852) ! Mais, à l’époque, le « géant » Beethoven impressionnait encore le jeune Brahms… Une fois l’épreuve de la Première Symphonie passée, Brahms enchaîne avec une Deuxième, créée en 1877. La troisième, elle, attendra un peu.

Été 1883, Brahms a maintenant 50 ans. Comme chaque année, il se retire loin de l’agitation de la ville. Mais cette fois-ci, il change ses habitudes. Ce n’est pas dans les Alpes autrichiennes qu’il va chercher le calme, mais du côté du Rhin. Il loue un logement dans la ville thermale de Wiesbaden, en Allemagne. C’est là que sa Troisième Symphonie voit le jour. Elle est son unique production cette année-là, autant dire que sa création est attendue avec impatience. Les salles se battent pour avoir l’honneur de la première audition. Le jour J, le 2 décembre 1883, à Vienne, le succès est tonitruant. Bientôt, l’œuvre est connue partout en Europe, et même de l’autre côté de l’Atlantique, aux États-Unis.
Le chef Hans Richter, qui dirige la symphonie le jour de sa création, va lui donner le surnom d’« éroïque », en raison de son caractère puissant, vif et enthousiaste, mais aussi, bien sûr, en écho à la Troisième Symphonie de Beethoven, l’« Héroïque ».

Écrite dans la tonalité de fa majeur, la Troisième Symphonie s’ouvre par trois accords solennels aux vents, fala bémol-fa, traduits par F.A.F. dans le système de notation allemande. Un écho aux initiales de la devise de Brahms : « Frei aber froh » (libre mais heureux). Ce motif reviendra dans l’ensemble du premier mouvement, de caractère élancé et passionné.
S’ensuit un Andante en do majeur, d’allure pastorale, tout en retenue, qui nous livre un dialogue empreint de poésie et de lyrisme, entre les vents et les cordes.
Vient ensuite le célèbre troisième mouvement, l’une des grandes réussites de Brahms. La mélodie, en ut mineur, est écrite sous la forme d’une valse, tout en grâce et poésie. Elle est énoncée au violoncelle, puis circule entre les différents instruments.
Le Finale, pour sa part, contraste avec les finales symphoniques habituels, brillants et triomphants. Si celui-ci a un côté conquérant, héroïque, qui peut nous rappeler le premier mouvement, il est obscurci par la tonalité de fa mineur et s’achève tout en douceur.

Pour Clara Schumann, grande amie de Brahms, « l’ensemble des mouvements semble n’être qu’un seul jet, un seul battement de cœur, chaque mouvement est un joyau ». À l’époque, le succès de la Troisième Symphonie est tel qu’elle éclipse complètement ses deux aînées. Brahms lui-même dira : « Ma symphonie est malheureusement trop célèbre. » Et pourtant, c’est peut-être aujourd’hui la moins jouée des quatre…

Sous la direction d’Emmanuel Krivine, l’Orchestre national de France joue la 3e symphonie de Johannes Brahms. Extrait du concert enregistré le 6 juin 2019 à la Maison de la Radio. Allegro con brio Andante Poco allegretto Allegro Faire se rencontrer Berlioz et Brahms à l’occasion d’un concert peut paraître singulier, tant les Histoires de la musique routinières opposent systématiquement l’École dite « de Weimar », qui serait celle de la « musique de l’avenir », inaugurée par Berlioz puis incarnée par Liszt et Wagner, à celle « de Leipzig », que représenteraient Mendelssohn, Schumann et Brahms. Une telle dichotomie ne tient pas. Berlioz, qui aimait la musique de Mendelssohn et ne dirigea qu’une œuvre de Liszt (le Premier Concerto, le soir de la création), a toujours détesté se faire enrôler sous une bannière : « On m’a longtemps attribué à ce sujet, en Allemagne et ailleurs, des opinions qui ne sont pas les miennes ; par suite, on m’a souvent adressé des louanges où je pouvais voir de véritables injures », avoue-t-il dans À travers chants. Et après avoir rencontré Brahms à Leipzig, en 1853, à l’initiative du violoniste Joseph Joachim, il écrira à ce dernier : « Je vous remercie de m’avoir fait connaître ce jeune audacieux si timide qui s’avise de faire de la musique nouvelle. Il souffrira beaucoup… » La sympathie entre les deux musiciens, séparés par une trentaine d’années, fut vive mais sans lendemain. Mais la Troisième Symphonie de Brahms, comme Harold en Italie, ne fut-elle pas composée quelques mois après un séjour au-delà des Alpes ? Elle suit par ailleurs de quatre ans le Concerto pour violon et fut créée à Vienne sous la direction de Hans Richter, qui crut voir en elle une Symphonie héroïque. Il s’agit en réalité d’une partition aux couleurs d’automne comme Brahms aime à les composer, qui commence par un Allegro véhément, certes, mais dont les pages les plus éloquentes sont les deux mouvements centraux (l’Andante, avec ses trombones, est d’une solennité inattendue), au point que le tendre Quasi allegretto fut repris et adapté par plus d’un musicien de jazz et plus d’un auteur de chansons. Brahms pressentait-il cet engouement déboutonné en parlant déjà de sa « symphonie malheureusement trop célèbre » ? Le finale, sinueux et changeant, s’achève dans une espèce de sérénité résignée. On a du mal à y entendre cette « mélancolie de l’impuissance » dont parlait Nietzsche !

Audition 3-1 : 1er Mouvement – Allegro con brio

1ères impressions : TONALE= sonne juste = c’est consonant. (voir Conclusion : lexique). Jeu de COULEURS SONORES = TIMBRES 

A FAIRE ENTENDRE: 

Exposition (des thèmes) : 0:00 : Théme 1, 1:21 : Thème 2 (clarinette douce) Repris à 3:331:51 : Thème 3  Repris à 3:50

Développement : Thème 2 (clarinette douce) Repris à3:33. Thème 3  Repris à 3:50

Réexposition : 5:29 : Reprise du Thème 1. 6:27 : Reprise du Thème 2. 6:42 : Reprise du Thème 3

Coda (conclusion) : 8:08 Théme 1….

FORME SONATE : Exposition , Développement, Réexposition, Coda 

Un Allegro con brio ouvre la symphonie. Il s’articule sur trois thèmes principaux et quatre idées secondaires.

Thème 1 : Trois accords majestueux des vents créent une tension qui explose immédiatement dans un conflit aux violons. Les accords (fa, la bémol, fa) correspondent aux lettres “F.A.F”, initiales de la devise de Brahms : Frei aber froh (libre mais heureux). La partie centrale du développement se développe dans un climat de plus en plus passionné et dans un rythme bondissant grâce à des réminiscences de couleurs tziganes. Par ailleurs, les thèmes secondaires renforcent par leur caractère plaintif, la puissance des thèmes principaux. Chaque intervention peut être considérée comme un solo, accordant ainsi une réelle liberté d’interprétation à tous les pupitres. Tout s’achève après la réexposition,  dans une coda qui reprend l’héroïque thème initial.

On entend une tension dès le début et tout le long de ce mouvement. Une tension qui est provoquée par l’alternance entre le mode majeur et le mode mineur.
Un accord majeur, ce sont des notes superposées qui donne l’impression de clarté ou même de gaité. Alors que l’accord mineur, lui est plus sombre, plus mélancolique, triste si on exagère un peu.
C’est comme ça que Brahms joue avec nos impressions et avec nos émotions tout au long de ce mouvement.

 

Audition 3-2 : 2ème Mouvement : Andante

1ères impressions : TONALE= sonne juste = c’est consonant. (voir Conclusion : lexique). Jeu de COULEURS SONORES = TIMBRES 

A FAIRE ENTENDRE:  (mis à jour le 27/01)

Exposition (des thèmes) : 0:00 : Théme 1 ( famille des bois), repris 0:54 pour conclure . 1:01 Thème 2 en  2 noires répétées (= 2:31 !)  . 1’27  : Thème 3 ? hautbois enlevé, gai qui s’assombri.

Développement :  2:01 Thème 2 en 2 noires répétées  sombre. 2:31 échanges Bois+cordes 2 noires répétées. 3;10 cordes/flute (bois) mélodieux. 3:33 2 noires répétées.  3:55 autre cordes mélodieux.

+ 4:30 Theme 1 en drame.

Réexposition : 5:21 : Reprise du Thème 1. 6:21 : Reprise du Thème 2. 6:49 autre cordes mélodieux dramatique.

Coda (conclusion) : 7:20 RepriseThème 2 en 2 noires répétées sombre.7:48 Théme 1 en coda conclusive.    

FORME SONATE : Exposition , Développement, Réexposition, Coda 

Les bois, au début du mouvement lent (Andante), évoquent une belle impression pastorale et répliquent aux brèves interventions des cordes. On découvre aussi une version élégamment décorée du thème principal avant de glisser au thème secondaire plus intériorisé de la clarinette et du basson. Au cours de la réexposition le thème principal apparaît de nouveau, plus richement décoré, mais il manque le deuxième thème. En revanche un motif rêveur apparaît dans les amples phrases des violons.

L’Andante en ut majeur qui suit, propose une construction sur un thème principal et trois idées secondaires. La couleur pastorale des bois suggère un monde contemplatif caractéristique du tempérament nordique. Cette sérénité n’est pas sans rappeler celle du Concerto pour violon (1878). Progressivement, ce climat devient de plus en plus lyrique, imposant un nouveau thème traité sous la forme de variations libres.

Le 2e mouvement débute calmement, Andante c’est-à-dire ni trop vite, ni trop lentement. Là encore on croit entendre une mélodie assez claire, comme une chanson, mais de sombres accords viennent assombrir le paysage, comme de lourds nuages noirs menaçants. On a envie de chanter de danser. Puis on a envie de se cacher, on se sent menacé.

 

Audition 3-3 : 3ème Mouvement : Poco allegretto

1ères impressions : TONALE= sonne juste = c’est consonant. (voir Conclusion : lexique). Jeu de COULEURS SONORES = TIMBRES 

A FAIRE ENTENDRE:  Reprises du thème 1 en changeant d’instrument, en changeant de TIMBRE !

FORME :  A / B / A + coda

Partie A : 0:00 : Théme 1 au Violoncelle, 0:24 : Reprise Théme 1 au Violon ! 0:48 : Suite Théme 1 . 1:25 :Reprise Théme 1 au Flûte !

Partie B :  1:49 : ARRÊT note tenue Théme 2, 2:09 : Reprise Théme 2. 2:26 : Suite Théme 2. 2:46 : Reprise Théme 2 . 3:01 : SuiteThéme 2.

 3:19 : 3 fois le motif du début du Théme 1 pour annoncer son retour.

Partie A : 3:34 : Théme 1 au COR, 4:02 : Reprise Théme 1 au Hautbois ! 4:27 : Suite Théme 1. 5:03 :Reprise Théme 1 aux Violons !

1:49 : ARRÊT note tenue du Théme 2 mais final du Théme 1 x2

Coda (conclusion) : 5:40 : ARRÊT note tenue du Théme 2 mais FINAL BRILLANT !

Le Poco allegretto qui vient ensuite est le mouvement le plus connu de la symphonie qu’on joue souvent séparément. Brahms s’éloigne beaucoup du scherzo beethovenien qu’il remplace par une simple mélodie, presque un deuxième mouvement lent de l’oeuvre. Le thème principal qui chante d’une manière romantique et élégiaque est exposé par les violoncelles et c’est une des trouvailles les plus aimables de Brahms. On le réentend après un épisode intermédiaire plus aéré, exposé par le cor.

Ce mouvement en ut mineur est davantage un intermezzo qu’un scherzo. La valse presque langoureuse est exposée au violoncelle avant de passer des cordes aux vents. Le trio central a l’allure d’une danse lente. Le mouvement se clôt dans le climat chaleureux d’une coda libre.

Le thème du 3e mouvement : REPRISES entre autres en version jazz vocal par Frank Sinatra pour Take My Love8 (1950), en 1961 pour la musique du film Aimez-vous Brahms…, d’Anatole Litvak, avec Ingrid Bergman et Yves Montand, et en version jazz vocal par Diahann Carroll, et par Yves Montand et Dalida avec Quand tu dors près de moi. Ce même thème est également repris dans la chanson Baby Alone in Babylone de Serge Gainsbourg (1983), par Carlos Santana dans la chanson Love of my life sur l’album Supernatural, ainsi que par Dorothy Ashby pour Lonly Melody. Elle a également été utilisée dans la (bande originale du jeu vidéo Civilization IV.

http://www.lumni.fr/video/johannes-brahms-symphonie-no-3-3e-mouvement

https://www.radiofrance.fr/francemusique/podcasts/maxxi-classique/la-symphonie-n03-de-brahms-un-hymne-a-l-amour-3503581

 

Audition 3-4 : à 27:37 : 4ème Mouvement : Allegro

1ères impressions : jolie, agréable = TONALE ! Sonne juste = c’est consonant.(voir Conclusion : lexique). Mais parfois bizarre (dissonances)

00:36 : 1er Mouvement – Allegro con brio/ 12:45 : 2ème Mouvement : Andante :/ 20:54 : 3ème Mouvement : Poco allegretto

27:37 : 4ème Mouvement : Allegro

1ères impressions : TONALE= sonne juste = c’est consonant. (voir Conclusion : lexique). Jeu de COULEURS SONORES = TIMBRES 

A FAIRE ENTENDRE: Forme sonate modifiée ???

Exposition (des thèmes)27:37 : Théme 1 (cordes graves), 28:04 : Thème 2 (cuivres + cordes doux puis violent ! ). 28:54 Thème 3 (violoncelle)+ Final 29:26

Développement :  29:57  sur le Thème 1  puis sur le Thème 2 violent à 31:50 , et le thème 3 à 32:22 +Final à 32:55

Réexposition : 33:25 Reprise du Thème 1 + version calme? Amoureuse….*

Coda (conclusion) : Théme 1….

FORME SONATE : Exposition , Développement, Réexposition, Coda 

Le 4e et dernier mouvement, est très impressionnant, tout ce que l’on entend précédemment s’y trouve. La tension, la gaieté, le chant, la danse, l’explosion de l’orchestre, et le thème du début de l’œuvre qui revient à la fin de ce mouvement comme si Brahms avait voulu fermer la boucle, mettre en musique un cycle, un cercle.

*À l’apogée de tout ce développement imposant, on s’attend naturellement à une conclusion brillante et triomphale. Mais avec Brahms, il faut être prêt à tout. Les vents violents se calment et deviennent un mystérieux chuchotement – de longs accords soutenus par les vents sont interrompus par de légers roulements des violons et des altos avec sourdines 

Le final, un Allegro en fa mineur, se murmure comme une menace avant de surgir en pleine lumière. La richesse de la texture harmonique naît des trois thèmes qui joignent ensembles leur pouvoir conquérant. Le dernier mouvement, sombre et dramatique, développe son énergie à partir d’une pulsation rythmique de plus en plus affirmée. Au centre du mouvement, un épisode ne fait appel qu’aux thèmes secondaires, mais traités de manière si riche et colorée que l’œuvre prend une tournure inattendue. La partition s’achève de manière étonnante par un pianissimo d’une grande audace stylistique. C’est comme si toute l’énergie accumulée s’était dissipée de manière fantomatique. Son extinction majestueuse rompt avec la tradition des grandes pages romantiques qui se referment le plus souvent par un final tonitruant.

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Johannes Brahms (1833-1897) Symphony no.3 in F major, op.90

I.Allegro con brio 00:06

II.Andante 10:11

III.Poco Allegretto 19:20

IV. Allegro – Un poco sostenuto 25:36

 

CONCLUSION :

La forme d’un morceau est fixée à l’Epoque Classique fin XVIIIe.  L’Epoque Romantique au XIXe siècle exprimera plus les sentiments. LEpoque Moderne (début XXe) cherchera de nouvelle piste sonore en utilisant plus les dissonnances (sonne faux = bizarre), allant même vers une musique atonale (sans tonalité). L’Epoque Contenporaine (1950 à aujourd’hui) utilise tous ces éléments.

Epoques :

Baroque=> Classique=> Romantique=> Moderne=> Contemporaine
XVII/XVIIIe fin XVIIIe XIXe début XXe 1950 à aujourd’hui
Roi Fixe les Formes (thème) Sentiments nouveaux langage (atonale…) mélange de tout ça….

La musique d’avant est tonale (agréable à écouter, consonnante, comme par le passé)

Rappel : musique atonale (dissonnante, froide, amère, bizarre, méchante) 

           ou musique tonale (consonnante, chaude, sucrée, normale, gentille….)

Caractéristiques des musiques du concert :  les œuvres ont une FORMES classique ou pas !  Parfois on retient des thèmes qui se répétent. La Symphonie  classique est en 4 parties pour ORCHESTRE. Dans une MESSE, comme un REQUIEM, on entend des voix solistes ou le choeur qui peuvent être A Capella (sans instruments).

On note l’utilisation de masses sonores. L’harmonie (notes simultanées en accords) s’oppose ou accompagne la mélodie (suite de notes) en utilisant parfois des clusters (grappe sonore).

Lexique (de langage musical) :

  • Musique Populaire ou Savante (voir en haut de cette page)
  • harmonie : des sons en accords / mélodie : des sons qui se suivent !
  • Thème = motif musical qui revient (dans la musique SAVANTE), parfois avec des variations ou phrase musicale simple, qui se répète, qui se retient (musique savante)
  • FORME : structure en différente parties, avec des thèmes, et des variations (concerto, symphonie, forme sonate = exposition, développement, réexposition ou forme A-B-A).
  • crescendo orchestral : de + en + d’intruments = de + en + fort.
  • Musique contemporaine (à partir de 1950 « avec notre temps ») : musique savante de notre époque, parfois atonale ou qui comporte des passages dissonants.
  • Musique atonale : musique qui sonne « faux » = dissonante. Musique qui n’est pas tonale, qui n’a pas de tonalité, pas de TONIQUE et de DOMINANTE (qui ne cherche plus à faire des accords « juste » = consonant)
  • Musique tonale : qui sonne « juste »,consonante . Basée autour d’un ton, d’une tonalité permettant de poser des « questions » (Ve degré = dominante = suspensif) et des «réponses » (Ier degré = tonique = conclusif).

Peinture classique : la vie idéalisée, bien organisée ! Exemple : Nicolas Poussin, La Sainte famille avec saint Jean et sainte Elisabeth dans un paysage 1650

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en savoir plus sur le CLASSICISME : fiche-classicisme.pdf

Peinture Romantique : Le Voyageur contemplant une mer de nuages Caspar David Friedrich.

Le Voyageur contemplant une mer de nuages — Wikipédia

Peinture moderne, années 1920 (début XXe) : Senecio de Paul Klee

Clementoni Senecio 1000 Piece Paul Klee Jigsaw Puzzle

Peinture contemporaine  (début XXIe) : performance peinture en live durant un concert: Enchevêtrement de Rodrigue Glombard

Sans titre. Série " NOUVEAU SOUFFLE " . Encre et collage sur papier. Format : 46 x 61 cm.

Préparation à l’évaluation : voir Sacoche

Rappel des époques et STYLES : Classique (règles), Romantique (sentiments), Moderne (se libère des conventions), Contemporain (atonale)